Vues de l’OTAN sur l’Amérique latine – Misión VERDAD

30 janvier 2022

Les violences survenues récemment sur la frontière entre le Venezuela et la Colombie, dans la municipalité Páez de l’état d’Apure, doivent être considérés comme des symptômes de tensions créées à partir d’intérêts géopolitiques très concrets.

Il existe des éléments de poids pour analyser ces faits comme une projection de la tension créée par l’axe atlantiste contre la Russie d’Ukraine dans laquelle on a attiré l’Union Européenne à cause des derniers mouvements de l’uribisme au Gouvernement en Colombie à propos de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

Les faits récents

La Force Armée Nationale Bolivarienne (FANB) a à nouveau déployé des effectifs militaires sur la frontière du fleuve Arauca après les affrontements de groupes armés colombiens qui durent depuis fin 2021: il s’agit du Front 10 de ce qu’on appelle la dissidence des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) et de l’Armée de Libération Nationale (ELN).

L’État vénézuélien a baptisé ces groupes TANCOL Terroristes Armés Narco-trafiquants de Colombie) pour marquer leur action et leur origine et, enfin, les distinguer d’autres groupes illégaux qui se trouvent dans la région.

Le général en chef Domingo Hernández Lárez, commandant général du commandement stratégique opérationnel de la FANB a annoncé l’envoi de groupes de soldats des états de Lara et de Cojedes pour renforcer la présence militaire dans la zone, à quelques mois de l’opération « Bouclier Bolivarien. »

De l’autre côté de la frontière, la première rencontre armée entre l’ELN et le Front 10 des FARC s’est produite dans le secteur de Los Cañitos de La Victoria et a fait 7 morts, comme l’a fait savoir 2 jours plus tard le ministre de la Défense colombien Diego Molano.

Le président Iván Duque s’est rendu dans le département d’Arauca pour superviser le déploiement des forces militaires dans la zone. Un déploiement qui, selon la presse, atteindrait 600 effectifs et ferait de cette région la plus militarisée de Colombie.

Le même jour, le poste de police située dans le centre peuplé de Betoyes, une juridiction de la municipalité de Tame, a été attaqué et le 19 janvier, des représentants du Front 28 des FARC ont revendiqué les attaques à la voiture piégée qui ont eu lieu dans la ville de Saravena. Des bus et des forces publiques ont aussi été attaqués par ce groupe. Cette journée de violence a fait 33 morts et 500 déplacés.

Le jour même où Duque organisait un conseil de sécurité à Arauca, l’ELN a fait tourner sur les réseaux sociaux des photos de la prise par les armes de l’unité administrative La Esmeralda, dans la municipalité d’Arauquita.

Le lendemain, l’auto-Gouvernement de la commune Simón Bolívar, située dans la municipalité Páez de l’état d’Apure, a dénoncé la prise du village de La Gabarra par au moins 50 membres illégaux de l’ELN. La communauté organisée a émis un communiqué exprimant sa condamnation de cette nouvelle incursion de ce qu’on appelle les TANCOL qui l’affecte directement dans sa vie quotidienne et constitue une violation de la souveraineté. Le texte dit :

« Plus de 50 hommes armés ont pris le village de la Gabarra, dans le plus pur style d’une armée d’occupation étrangère […] Nous exigeons des 2 protagonistes armés, aussi bien ELN que les FARC, qu’ils emmènent leur conflit ailleurs, que le Venezuela, Apure et la Ville Commune Simón Bolívar soient un territoire de paix, de souveraineté et de démocratie populaire. »

La commune socialiste Simón Bolívar couvre 116 000 hectares sur lesquels vivent 7 600 personnes qui composent 42 conseils communaux, se regroupent en 8 communes dans les entités administratives constituées de Guasdualito y San Camilo (El Nula) de la municipalité Páez.

Récemment, des médias colombiens ont diffusé une vidéo sur laquelle «Nelson Sánchez», un soi-disant déserteur du Front 10 des FARC affirme que «Romaña» et «El Paisa» ont été assassinés en décembre dernier par un groupe de 26 mercenaires parmi lesquels il y avait 2 « yankees. » Les morts étaient 2 anciens chefs de ce groupe qui ont abandonné l’Accord de Paix et fondé une dissidence appelée « la seconde Marquetalia » avec alias «Iván Márquez».

Le déserteur a indiqué qu’il était sous le commandement de «Jaime Chucula» qui est en relation directe avec l’État colombien et reçoit, à son tour, ses ordres d’Arturo Ruiz, chargé de recevoir les mercenaires « qui débarquent pendant la nuit en hélicoptère » dans un camp.

Il raconte aussi que « le camarade Jaime a été chargé de leur donner mission de détruire n’importe quel groupe révolutionnaire… Les 26 qui sont arrivés avaient mission de tuer la camarade ‘Romaña’ et la camarade ‘Paisa’». Il a dit aussi qu’il leur avait apporté une cargaison d’armes sophistiquées, de drones de grande portée et des viseurs pour surveiller la frontière et qu’il avait déchargé le matériel du côté vénézuélien, dans un village du nom d’Esmeralda, et que dans ces caisses, il y avait aussi des bottes, des uniformes et même des « armes anti-chars. »

Qu’est-ce qui a changé depuis 2021?

Pour répondre à cette question, il faut rappeler ce qui s’est passé dans la région du haut Apure jusqu’en 2021 et la façon dont ce qui était un effet collatéral de la guerre en Colombie fait aujourd’hui partie d’un plan destiné à détruire l’État au Venezuela. Nous renvoyons le lecteur à notre enquête détaillée sur le sujet.

Le point important se trouve dans la relation profonde qui existe entre le trafic de drogues colombien, l’État aujourd’hui présidé par Iván Duque, les cartels mexicains et l’Administration de Contrôle des Drogues (DEA) des USA, une agence du département de la Justice des Etats-Unis. On sait déjà comment, du côté colombien, on a établi un circuit de groupes armés non étatiques dans le cadre d’un accord qui semble être établi entre l’État et des acteurs para-économiques colombiens et transnationaux pour « huiler » leurs activités économiques à partir du trafic de drogues.

De plus, des ONG comme l’Observatoire des Droits de l’Homme de la Fondation Progresar ont situé 12 structures armées colombiennes illégales qui opèrent tout le long de la frontière avec le Venezuela parmi lesquelles se trouvent des groupes criminels et des forces «dissidentes» des FARC, les groupes paramilitaires Los Rastrojos, Los Urabeños, las Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC), Águilas Negras, el Ejército de Liberación Nacional (ELN), entre autres.

Les mouvements d’une partie de la dissidence des FARC, en particulier du Front 10 dirigé par «Gentil Duarte» et «Arturo» ont débouché sur un affrontement entre ces groupes illégaux provenant de Colombie et les corps de sécurité de la République Bolivarienne qui ont fait autant de morts que d’enlèvement de Vénézuéliens, accompagné d’une puissante campagne médiatique qui a transcendé les communautés frontalières de l’axe Apure-Arauca.

Le détonateur, début 2021 fut une série de dégâts occasionnés par la FANB à des avions et à des cargaisons de substances illégales dont du matériel destiné au trafic de drogues, à partir de janvier de cette année, dans ce qui en est arrivé à être un corridor stratégique pour les envois aériens vers le Mexique à cause de la porosité de la frontière et parce que le terrain est plat.

En février 2021, le Venezuela a mis en place l’Opération Bouclier Bolivarien 2021 dans le cadre des exercices militaires conjoints « Commandant Suprême Hugo Chávez Frías 2021», réalisés par l’Etat major des armées (CEOFANB) dont l’objet était « d’augmenter les préparatifs opérationnels de la Force Armée Nationale Bolivarienne, de combattre et d’expulser les menaces externes et les groupes armés colombiens qui pourraient se trouver dans le pays. » Le même mois, il y a eu des affrontements avec une cellule de groupes illégaux en provenance de Colombie dans 3 secteurs des environs de Puerto Ayacucho, la capitale de l’état d’Amazonas, après au’ils aient été localisés par des patrouilles de recherche du CEOFANB.

Le même mois, les Forces armées Nationales Bolivariennes ont démantelé 8 camps, détruient 8 pistes d’atterrissage destinées au trafic de drogues, saisi un avion avec un faux numéro d’immatriculation, des panneaux solaires, des uniformes et du matériel de guerre dans la municipalité Pedro Camejo de l’état d’Apure. A ce moment-là, le journal Últimas Noticias avait rapporté que « pendant 2 semaines, des affrontements ont été provoqués entre les forces de sécurité de l’État et les groupes subversifs présents dans la zone de la municipalité Pedro Camejo. »

En mars, on a saisi des armes, des grenades, des munitions, des explosifs, des vêtements militaires, des véhicules, des paquets de drogues et du matériel technologique ainsi que des informations relatives aux activités du groupe illégal colombien lors d’un affrontement pendant lequel des mines anti-personnelles ont été posées dans les environs des camps dans lesquels ils opéraient, des campagnes de guerre psychologique destinées à la population du territoire envahi ont été mises en place grâce aux réseaux sociaux et à des chaînes WhatsApp pour créer la panique sociale, recruter des opérateurs locaux et tenter d’inoculer un sentiment anti-gouvernemental grâce à de fausses informations et à d’autres mécanismes de guerre psychologique, des institutions et des infrastructures publiques (CORPOELEC, SENIAT et PDVSA) ont été attaquées à l’arme lourde et à l’explosif.

D’autre part, le 8 décembre dernier, le ministre de la défense colombien Molano a rencontré le vice-secrétaire général de l’OTAN, D. Mircea Geoană, et ils ont mis en place un nouveau cadre de coopération, le Programme d’Association Individualisé qui marque le début d’une coopération encore plus étroite. Comme on le sait, la Colombie est devenu « partenaire mondial » de l’alliance atlantique en 2018, le premier en Amérique Latine. Ainsi, l’OTAN soutient la Colombie « dans ses efforts continuels pour développer ses forces armées tandis que la Colombie forme les alliés de l’OTAN et d’autres pays au déminage. »

En plus, la note précise que le nouveau programme « comprend des secteurs de coopération renforcée comme l’interopérabilité, la construction de l’intégrité, l’entraînement et l’éducation et de nouveaux secteurs de coopération comme le changement climatique et la sécurité. »

A propos de la question initiale, on peut remarquer que ce qui a changé, c’est que les affrontements de l’autre côté de la frontière ont augmenté et que la guerre se reconvertit en Colombie. En particulier, le département d’Arauca est la scène d’affrontements entre groupes illégaux dans lesquels l’État colombien est un catalyseur de plus étant donné qu’on a construit une énorme base militaire de l’OTAN qui, pour inclure le Venezuela dans sa guerre et balkaniser le pays, organise des opérations de violation de la souveraineté vénézuélienne.

Un angle d’analyse qui permet de relier les faits qui se produisent sur la frontière Arauca-Apure dont le point culminant se trouve dans la façon dont l’OTAN a aggravé les tensions autour de la soi-disant menace de la Russie envers l’Ukraine et dans lequel la propagande dans le cadre de la guerre de l’information joue un rôle essentiel.

De l’Ukraine à la Colombie 

Les différences entre l’Ukraine et la Colombie sont nombreuses et évidentes mais il existe des points communs entre les 2 pays comme la violation délibérée et permanente des accords comme les accords de paix signés par l’État colombien avec les FARC en 2016 et les accords de Minsk signés en septembre 2014 et en février 2015, ces derniers étant destiné à éviter les opérations de nettoyage ethnique exécutées par l’Armée et par les groupes nazis contre les populations des républiques proclamées de Donetsk et de Lugansk qui se sont séparées de l’Ukraine et ont rejoint la Russie après Maidan.

Un autre point commun est la censure de la presse mondialisée concernant ces violations qu’elle oublie de mentionner ou d’en rendre responsables les Etats qui mettent en place des mécanismes de guerre sale avec le soutien direct de l’axe de l’Occident, c’est à dire de l’OTAN avec les Etats-Unis à sa tête. La guerre contre les habitants de l’est de l’Ukraine a déjà fait 14 000 morts. Ce sont des territoires historiquement et culturellement liés à la Russie, 98% de leur population est russophone et a pris la nationalité russe.

Mais l’OTAN a mis une date et des chiffres sur une soi-disant invasion de l’Ukraine par les forces russes : début 2022 et au moins 175 000 hommes. Ainsi, il occulte les manœuvres de l’alliance atlantique, ses réunions de coordination, l’augmentation des apports pour l’achat d’armes qui s’élève à 2% du PIB dans un tiers des membres de l’organisation composée de 30 nation. Cela se traduit par la plus forte concentration d’effectifs, d’armes et par le budget militaire le plus important du monde.

Les Etats-Unis seuls ont eu, en 2021, un budget militaire de 811000 000 000 de $ , celui de la Grande Bretagne a été de 72 000 000 000 de $, celui de l’Allemagne de 64 000 000 000 de $ et celui de la France de 59 000 000 000 de $. De tels chiffres, surtout ensemble, dépassent largement les 66 000 000 000 de $ de budget de la Fédération de Russie.

Il semblerait que la guerre de l’information en soit arrivée au point où il existe des médias comme El Mundo d’Espagne qui sont prêts à passer à de nouveaux niveaux en recopiant les communiqués du Département d’État.

Un détail : en 2015, dans le cadre du EuCom (United States European Command), un commandement des troupes des Etats-Unis en Europe, le Pentagone a envoyé « des experts militaires pour augmenter la capacité défensive de l’Ukraine » et assigné 46 000 000 de $ à remettre à Kiev « du matériel militaire dont des véhicules et des dispositifs de vision nocturne. »

Récidives de l’OTAN

Alors qu’on compose un récit belliciste contre le Venezuela en aggravant des éléments de la guerre interne colombienne pour en faire des menaces contre le territoire vénézuélien, on fait du trafic de drogues le fer de lance qui porte atteinte à la tranquillité de la population frontalière et à la souveraineté jusqu’au bord de la frontière vénézuélienne.

De sorte que les transnationales, les mega-projets des entreprises extractivistes et la narco-para-militarisme nationale qui justifie la présence de l’OTAN cherchent à affaiblir une région géostratégique qui est l’accès à des réserves pétrolières, aux eaux, aux minerais et à d’autres ressources naturelles par l’agitation belliqueuse et la propagande.

Plusieurs places militaires dans le département d’Arauca et à d’autres endroits sur la frontière profitent des conseils, de l’entraînement et du soutien des militaires étasuniens comme la Brigade d’assistance de la Force de Sécurité (SFAB), « des unités spécialisées dont la mission centrale est de mener à bien des activités de formation, de conseil, d’assistance, d’aménagement et d’accompagnement de nations alliées et associées. » Il y aurait donc des raisons de mettre l’accent sur les déclarations de «Nelson Sánchez».

Pour sa part, l’ELN a dénoncé le fait que l’une des opérations de guerre hybride que mène la SFAB est « de former et d’opérer avec des groupes qui se font passer pour des successeurs des membres des FARC démobilisées, comme celui d’alias Arturo, des tactiques qu’on désigne par l’expression « tuer avec le poignard d’un autre. »

L’année dernière, le général Vladimir Padrino López, ministre de la Défense du Venezuela, a dénoncé devant les médias les opérations « d’infoxication » liées à la guerre de quatrième génération en cours. Cela s’est exprimé dans la tentative des médias de la presse corporative d’imposer l’idée que les responsables des morts sur la frontière étaient précisément « les ennemis » du Gouvernement de Iván Duque (la «dictature de Maduro» et le «groupe insurgé» colombien), et les absurdités et les fausses informations qu’ils ont essayer d’imposer par la force en 2021 pour les faire entrer dans le contexte des événements réels sont bien connues.

Cela a été favorisé par le peu d’informations qui circulaient à ce moment-là et dans les jours qui ont suivi, c’est devenu un bouillon de culture pour la spéculation sur les réseaux sociaux et la diffusion de rumeurs mais le scénario s’est effondré à cause de ce qu’on pourrait appeler « une absence de coordination » entre les porte-parole des médias.

Le Nord mondial continue à imposer l’idée d’un « Etat en déshérence » au Venezuela, c’est pourquoi la gestion de la crise multiforme en territoire vénézuélien a évolué vers des actions de force de la communauté internationale sous le prétexte confus de la « responsabilité de protéger » (R2P). L’année dernière, l’ancien député d’opposition soutenu par Washington, Juan Guaidó, a tenté de vendre une idée opposée à l’opération Bouclier Bolivarien 2021 en la faisant passer pour une série d’actes qui portaient atteinte aux droits de l’homme des communautés frontalières du Haut Apure.

Le Gouvernement de Duque a repris cette idée et a rendu le Venezuela responsable de la fuite de presque 5 000 migrants vénézuéliens d’ Apure à cause des combats et « des graves effets humanitaires sur la société civile » de l’opération de la CEOFANB. Sans cesser de lancer des appels à la « communauté internationale » en oubliant la guerre qu’ils soutiennent et alimentent.

Les opérations des groupes qui ont été ensuite appelés Tancol par le président Maduro comprenaient l’utilisation criminelle des personnes déplacées par le trafic de drogues et les affrontements comme boucliers humains pour passer du côté vénézuélien au côté colombien, une tactique qualifiée de crime de guerre par le Statut de Rome.

Le bureau des Nations Unies pour la coordination des problèmes humanitaires (OCHA) à Bogotá a divulgué un rapport qui révèle que 72 300 personnes ont dû fuir leur foyer lors de 159 urgences de déplacements de masse entre janvier et novembre 2021, une augmentation de 62% des événements et de 196% en ce qui concerne le nombre de personnes déplacées par rapport à la même période de 2020, une période sur laquelle on a décompté 24 469 victimes, ce qui, si on inclut le mois de décembre, porte leur nombre à 26 291 pour cette année-là.

Les causes des déplacements de masse sont principalement (33%) liés à des tracts, des appels et d’autres méthodes destinées à terroriser la population grâce à la menace représentée par les groupes armés non étatique (GANE) alors que les affrontements entre ces groupes provoquent 24% des déplacements et que 9% sont dus au harcèlement. A peine 26% (19 229 personnes) ont souhaité revenir sur leur lieu d’origine, pour la plupart snas obtenir de garanties pour leur sécurité.

« Une expansion du territoire des groupes armés non d’État est évidente (…) ce qui amène une augmentation des affrontements et par conséquent de l’impact humanitaire sur la population civile, » dit le rapport.

Récemment, le ministre Padrino López a mentionné les mouvements de l’alliance atlantique comme faisant partie de ses vues sur l’Amérique Latine et a évoqué en particulier les accords avec la Colombie que les parties ont signé en octobre 2020 pour « augmenter l’inter-opérationnalité » entre leurs armées et le second entraînement conjoint entre les forces armées du Brésil et des Etats-Unis qui a eu lieu dans le cadre de l’initiative CORE ( Opérations Combinées et Exercices de Rotation).

Il faut souligner que l’année dernière, le président brésilien, Jair Bolsonaro, a autorisé « l’entrée » et la « permanence temporaire » d’un contingent de troupes étasuniennes composé de 240 militaires pour un entraînement conjoint qui s’est déroulé du 28 novembre au 18 décembre au Brasil. En plus des effectifs étasuniens, il aussi autorisé l’entrée « d’armes, d’accessoires, de munitions, d’appareils optroniques, de dispositifs et de capteurs optiques, de matériel de commandement, de contrôle et de communication. »

On a beaucoup parlé dans différentes analyses du fait que l’abandon présumé des territoires frontaliers par l’État colombien fait partie, en réalité, d’un plan destiné à augmenter l’efficacité du trafic de drogues en tant que « lubrifiant » de l’économie de l’hémisphère. C’est principalement pur cette raison que la DEA et l’armée étasunienne exercent un protectorat jaloux. De là le peu d’intérêt manifesté pour mettre en place les accords de paix et le peu d’attention apporté aux déplacements violents de civils qui continuent à battre des records alors que des groupes de paramilitaires et d’autres groupes comme le Front 10 des FARC dissidentes élargissent leurs zones d’influence.

Ainsi, ils vont renforcer leurs métabolismes financiers grâce aux cartels mexicains, aux banques étasuniennes, à des entités dépendant du Gouvernement étasunien comme la DEA, à des acteurs liés directement à l’uribisme et nourrir les énormes bénéfices du complexe industriel et militaire, coeur économique de l’OTAN, et ce n’est pas un hasard.

Misión VERDAD

Source: Misión Verdad – Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos