En 2020, Guaidó a demandé à Trump d’envahir le Venezuela

Samuel Moncada, l’ambassadeur du Venezuela devant l’Organisation des Nations unies (ONU), a continué ce vendredi la publication d’extraits du livre « Un serment sacré : mémoire d’un secrétaire à la défense à des moments extraordinaires » écrit par Mark Esper, secrétaire à la défense sous la présidence de Donald Trump. Esper raconte ce qui s’est passé lors de la réunion du 5 février 2020 entre le président des États-Unis Donald Trump et Juan Guaidó, réunion au cours de laquelle ils ont discuté des options pour renverser Maduro.

Selon Esper qui assistait à cette réunion, Donald Trump et son équipe de sécurité nationale ont discuté avec Juan Guaidó, Julio Borges et Carlos Vecchio de trois possibilités pour renverser le président du Venezuela, Nicolas Maduro :

• Une invasion par des militaires étasuniens

• Que les troupes étasuniennes entraînent des opposants et des mercenaires vénézuéliens et colombiens pour qu’ils réalisent l’invasion.

• Une opération spéciale pour déposer et assassiner le président Nicolas Maduro.

Les réponses de Guaidó aux questions de l’équipe de Trump ont révélé, selon le livre d’Esper, qu’il préférait une invasion directe des États-Unis mais aussi qu’ils avaient avancé dans les négociations pour réaliser l’opération Gédéon, destinée à capturer et à assassiner le président Maduro.

Sur Twitter, Moncada relate : « Le 5 février 2020, Trump a reçu à la Maison-Blanche Juan Guaidó, Julio Borges et Carlos Vecchio pour discuter de l’invasion du Venezuela et de l’assassinat du président Maduro ».

« Il y a eu deux réunions. Pendant la première, Trump a demandé directement à Guaidó : « Que pensez-vous du fait que les militaires des États-Unis se débarrassent de Maduro ? » Guaidó a répondu : « Évidemment, nous, nous serons toujours ravis de l’aide des États-Unis. »

Moncada continue : « Mais Guaidó a également dit que les Vénézuéliens qui étaient en Colombie voulaient « récupérer le pays eux-mêmes. » Esper a cru comprendre que Guaidó demandait de l’aide pour une invasion avec des mercenaires venant de Colombie mais il avait mal compris. Voici la suite :

« Esper a demandé à Guaidó : « Vos gens sont-ils prêts à s’organiser, à s’entraîner et à combattre ? » Après des tours et des détours, Guaidó : « Oui, ils y seraient prêts. » Mais la réponse était faible et « n’a pas résonné très fermement. » À cause de ce doute, une seconde réunion a été programmée. »

« Lors de la seconde réunion, Esper a vu que Robert O’Brien, conseiller de Trump, continuait à envisager des opérations militaires directes des États-Unis et que Guaidó, Borges et Vecchio en acceptaient l’idée. Alarmé, il est revenu faire pression sur Guaidó avec l’idée d’une invasion depuis la Colombie. »

« Esper a demandé à un autre moment : « Si certains de vos Vénézuéliens pouvaient être entraînés et équipé par les États-Unis, seraient-ils disposés à combattre ? » Il n’y a jamais eu de réponse claire : « Ils m’ont dit que c’était très compliqué et que ça prendrait beaucoup de temps. »

L’ambassadeur déclare : « Maintenant, Esper a compris ce que Guaidó, Borges et Vecchio disaient : « Ce serait plus facile et plus rapide si les États-Unis le faisaient pour nous . » Ils demandaient l’invasion militaire du Venezuela par les États-Unis. »

« Esper demande pour la troisième fois : « OK mais à part ça, Monsieur le président, vos gens combattraient ? » Il n’y a pas eu de réponse claire. Esper a compris que ce qui était sûr c’est ce que Guaidó avait déjà dit (sarcastiquement) : l’opposition vénézuélienne lutterait « jusqu’aux dernier Étasunien » si les États-Unis fournissaient les troupes. »

« Guaidó, Borges et Vecchio ont discuté de l’invasion militaire directe des États-Unis (préférable), de l’invasion par des mercenaires venant de Colombie (compliquée) et sont passés de la grande échelle à une opération spéciale contre le président Maduro. Ils ont discuté de l’assassinat du président du Venezuela. »

L’opération Gédéon

Moncada continue son récit : « À ce point, étonnamment, un Vénézuélien qui n’était pas Guaidó (Borges ou Vecchio) a dit : « Nous avons des plans que vous connaissez et qui ne sont pas encore prêts » en faisant rapidement référence à la Floride. »

Mauricio Claver-Carone, assistant adjoint de Donald Trump et directeur pour les affaires de l’hémisphère occidental du conseil de sécurité nationale, « faisait pression pour les actions militaires les plus extrêmes contre le Venezuela », a signalé Moncada. « Il a appuyé avec un sourire le plan secret que Guaidó, Borges et Vecchio préparaient pour assassiner le président Maduro. Oui, le Gouvernement des États-Unis savait ce qui se préparait ».

« Mais Esper affirme ne pas savoir ce que Guaidó et Claver-Carone préparaient. Il a demandé à la directrice de la CIA, Gina Haspel, qui a répondu qu’elle ne savait pas mais qu’elle allait s’assurer de ce dont il s’agissait. Si ce n’était pas la CIA qui gérait l’opération spéciale, qui était-ce? »

« La réponse, c’est Esper lui-même qui la donne » dit Moncada : « trois mois après la réunion avec Guaidó a eu lieu à lieu l’opération Gédéon destinée à assassiner le président Maduro avec un groupe de mercenaires entraîné et équipé en Colombie. »

Il continue : « L’assassinat du président Maduro s’est discuté à la Maison-Blanche en présence de Guaidó, de Borges et de Vecchio. Mauricio Claver-Carone faisait partie du plan. Un plan très similaire à celui de l’assassinat du président de Haïti avec des mercenaires colombiens. Au Venezuela, il a échoué.

« Le 5 février 2020, Guaidó, Borges et Vecchio ont convaincu Trump que seule une action des troupes des États-Unis, une invasion ou une action clandestine comme l’assassinat du président Maduro étaient de vraies possibilités. Parce que travailler avec les Vénézuéliens « était très compliqué ».

« C’est pour ça que Trump a toujours pensé que Guaidó était « faible », incapable de remplacer le président Maduro qu’il voyait comme quelqu’un de « fort. » Trump a méprisé Guaidó parce qu’ils sont venus supplier que des soldats des États-Unis envahissent leur pays alors que Maduro combattait l’invasion. »

 

Source : Alba ciudad – Traduction: Françoise Lopez pour Bolivar infos