39 morts et 9000 réfugiés pour des affrontements entre gangs en Haïti

6 mai 2022

39 personnes mortes, 8 portées disparues et 68 autres blessées, ont été enregistrées, dans les affrontements armés entre les gangs 400 Mawozo et Chen Mechan (« chiens méchants »), qui ont eu lieu, du dimanche 24 avril au mardi 3 mai 2022, dans la commune de la Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de la capitale, Port-au-Prince), la Plaine du Cul-de-sac (Butte Boyer, Croix-des-Missions, Santo), à Cité Soleil (nord) et Bel Air.

Tel est le bilan partiel dressé par la protection civile, dans un rapport, réalisé en collaboration avec le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) sur les violences armées à Port-au-Prince, ces derniers jours, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Au moins 9 mille personnes ont dû fuir leurs domiciles pour se réfugier dans des familles d’accueil, dans la zone métropolitaine ou en province, ou sur des sites de rassemblement spontanés, poursuit ce rapport, établi entre les dimanche 24 avril et mardi 3 mai 2022.

48 écoles, 5 centres médicaux et 8 marchés publics ont dû également fermer leurs portes.

« Le (lundi) 2 mai (2022), des hommes armés ont pénétré l’hôpital de Marin à la recherche d’armes à feu. Des membres d’un gang armé ont tenté de mettre le feu à une église à Saint Martin », selon le document.

Le rapport de la protection civile critique l’intervention policière, effectuée, le samedi 28 avril 2022, dans la commune de la Croix-des-Bouquets, mais qui n’a « pas permis de ramener l’ordre dans les quartiers affectés par la violence entre gangs ».

À l’instar des affrontements armés dans les quartiers de la commune de Croix-des-Bouquets (Shada, Marin, Croix-des-Mission, Santo, Bigarade, Damien, Clercine, Lathan, Lizon, Duvivier), la situation s’est aggravée, le lundi 2 mai 2022, avec l’intensification des affrontements dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, notamment à Cité Soleil (Carrefour Drouillard, la Saline), Bas Delmas, Bel Air, St Martin et Martissant (dans la périphérie sud de Port-au-Prince).

Ces violences armées paralysent les routes nationales 1 et 3, donnant accès au Nord et au Plateau central, en plus du climat délétère qui prévaut à Martissant, depuis le 1er juin 2021.

Les autorités déclarent s’opposer à la création de sites de personnes déplacées internes (Pdi), tout en privilégiant l’hébergement dans des familles d’accueil, souligne la protection civile.

Des besoins urgents, comprenant l’accès à l’eau potable, à la nourriture, à des kits d’assainissement, à des kits pour enfants, à des kits de cuisine, à des matelas, à des couvertures et à des vêtements, sont nécessaires pour les personnes, qui n’ont pas encore trouvé d’hébergements et se trouvent actuellement sur des sites spontanés.

Des espaces sûrs doivent aussi être mis à disposition, pour les femmes et les filles victimes ou à risque de violences.

Devant la montée en puissance des gangs armés, notamment, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, le Bureau de suivi de l’accord (Bsa) du 30 août 2021, plus connu sous le nom d’accord de Montana, dénonce un « État-major criminel », reposant sur des réseaux de gangs » visant à exterminer Haïti.

 

Source: Marlyne Jean – Alterpress