Venezuela : Des corporations financent la politique du Royaume Uni sur l’Esequibo – Mision VERDAD

14 décembre 2020

La controverse territoriale concernant l’Esequibo guyanais a pris un nouveau tournant depuis qu’en 2015, des gisements de pétrole ont été découverts dans la zone maritime de la région. Cela, tellement apprécié par les corporations du monde entier, attire l’ingérence d’acteurs bien au-delà des pays auxquels il revient de résoudre ce problème : le Venezuela et le Guyana.

Mais la participation de ces acteurs est indirecte et se fait à travers des représentants institutionnels dont les efforts ne sont pas destinés à chercher la stabilité de la région. La vérité est, en effet, qu’ils s ont ven us sur ce territoire pour favoriser les intérêts des multinationales appartenant aux multimillionnaires de l’industrie de l’énergie.

Les preuves sont toujours les bienvenues pour appuyer ces certitudes.

La journaliste Molly Antigone Hall a publié une enquête réalisée pour Declassified UK qui montre des relations entre des fonctionnaires du Gouvernement du Royaume Uni et des entreprises britanniques qui ont des intérêts dans le secteur pétrolier qui soulèvent des questions sur la position de Londres en faveur du Gouvernement du Guyana dans la controverse sur l’Esequibo. en même temps, cela explique les hostilités contre le Gouvernement du  président Nicolás Maduro et le soutien apporté au Gouvernement fictif de Guaidó.

Swire Energy Service et l’ancien ministre du Royaume Uni

La première relation qu’ Antigone Hall rapporte est celle qui lie le conservateur Hugo Swire, ministre des Affaires Etrangères du Royaume Uni quand David Cameron était premier ministre, et une « entreprise qui profitera du pétrole en haute mer du Guyana. »

Swire Energy Service est une compagnie qui appartient au groupe Swire, un conglomérat international présidé par le multimillionnaire britannique Barnaby Swire, qui, en plus a des lien familiaux avec Hugo Swire. Actuellement, Swire Energy Service a signé un accord pour fournir des conteneurs maritimes et du matériel à Global Oilfield Services, une multinationale étasunienne qui souhaite forer dans ces gisements de pétrole.

De 2015 à 2019, Hugo Swire  et le Parti Conservateur ont reçu 70 000 livres sterling de dons de Barnaby Swire et d’autres membres de la  famille Swire.

« En 2019,  Barnaby Swire avait donné 4 999 £ au Parti Conservateur qui s’ajoutaient à son financement antérieur d’une valeur de  5 000£ en 2017, 2 000 £ en 2015 et à un don personnel de 2 000 £ fait au député conservateur Julian Brazier en 2015. La mère de Swire, Lady Moira Swire, a donné  3 000 £ à la fête en 2017, » rapporte Antigone Hall.

Le fait qu’Hugo Swire, lorsqu’il s’occupait de politique extérieure, ait eu plusieurs fois à traiter le problème de l’Esequibo guyanais prend alors un sens.

La journaliste de Declassified UK rappelle, par exemple, une publication faite sur Twitter par le chancelier britannique de l’époque qui fixait la position du Gouvernement en faveur du Guyana (présidé par David Granger à ce moment-là) après avoir rencontré le ministre des affaires étrangères du  Guyana pour parler  du « différend frontalier avec le  Venezuela. »

L’autre relation : Tullow Oil  et la Banque d’Angleterre

A peine Washington avait-il mis en marche le plan destiné à demander au député Juan Guaidó de s’autoproclamer président du Venezuela que le Gouvernement du premier ministre  Boris Johnson le « reconnaissait » pour retenir 31 tonnes d’or vénézuélien déposées à la  Banque d’Angleterre, une action planifiée depuis 2018.

Ainsi, explique Antigone Hall « Dorothy Thompson, directrice non exécutive du tribunal de la Banque d’Angleterre, son organe directeur, est aussi présidente exécutive de Tullow Oil, une entreprise britannique qui opère sur la côte du Guyana. Les comptes de la compagnie montrent que Thompson a gagné 318 904 £ dans la compagnie pétrolière en 2019. »

La compagnie pétrolière britannique a commencé à réaliser des explorations au Guyana en 2008 et en 2016, elle a obtenu une participation dans le bloc maritime d’Orinduik. L’année dernière, elle a révélé la découverte de pétrole dans la zone et a prédit une moyenne « de plus de 100 000 000  de barils de pétrole récupérable, » dit Antigone Hall et elle ajoute que, selon les rapports, la compagnie « a reçu des concessions fiscales du Gouvernement du Guyana. »

Souvenons-nous que toutes des explorations des compagnies pétrolières étrangères et ces « concession » accordées par le Guyana sont sujettes à caution car beaucoup d’entre elles se trouvent dans la zone maritime de l’Esequibo toujours en litige. Les actions du Venezuela destinées à surmonter ce différend se font dans le cadre d’un protocole de haute diplomatie contenu dans l’Accord de Genève de 1966, seul instrument juridique reconnu par le Gouvernement vénézuélien.

On pourrait penser que le Gouvernement du Guyana, en ouvrant la voie à l’invasion étrangère, essaierait de recueillir de l’argent pour mettre en place des politiques sociales qui aideraient les Guyanais, une population qui est en première ligne en ce qui concerne la pauvreté en Amérique Latine. Mais s’il en était ainsi, Tullow Oil et le Royaume Uni ne seraient pas les meilleurs alliés commerciaux : on a appris qu’ en 2011, les ministres britanniques « avaient beaucoup fait pression en faveur de l’entreprise en Ouganda après qu’elle ait été impliquée dans un différend concernant le paiement des impôts dans le pays en 2011. »

Dans ce cas, on peut suspecter les Gouvernements de service au Guyana de complaisance envers les intérêts du Royaume Uni et son soutien à la partie guyanaise dans la controverse sur l’Esequibo. Pour cette même raison, pensant que l’opération de changement de régime allait réussir au Venezuela, l’ex-représentante de Guaidó au Royaume Uni, Vanessa Neumann, après avoir rencontré des fonctionnaires britanniques pour négocier leur soutien, avait ordonné que le problème de la récupération de l’Esequibo soit mis au rebut en mettant en avant l’absence de souveraineté dans le discours anti-chaviste.

Autres indications de l’enquête

En plus des conservateurs, d’autres personnalités politiques britanniques ont reçu de l’argent de compagnies qui avaient des intérêts dans le pétrole de l’Esequibo : « Le géant pétrolier Royal Dutch Shell, qui a obtenu le droit de commercialiser les premiers chargements de pétrole brut du Guyana, a donné plus de 25 000 £ à des membres du parti travailliste entre 2005 et 2012 » dit Antigone Hall.

La compagnie française Total Oil & Gaz a donné plus de 11 000 £ à des personnalités politiques britanniques pendant ces 10 dernières années et a obtenu en échange des concessions au Guyana pour exploiter les gisements de pétrole en haute mer.

C’est le haut commissaire britannique au Guyana, Greg Quinn, qui, en 2017, a dit : « A partir du pétrole et du gaz ici, l’intérêt des entreprises du Royaume Uni a flambé. maintenant, nous sommes dans une étape où nous voyons apparaître de nouvelles entreprises chaque semaine. Il y en a eu une cette semaine et il y en aura une autre la semaine prochaine et beaucoup d’entre elles sont comme  des entreprises de services. »

En 2018, Quinn s’est rendu à Aberdeen, une ville d’Ecosse qui possède une industrie pétrolière très développée et il a visité l’entreprise d’énergie écossaise. « La conclusion est que s’il y a une entreprise ici, à Aberdeen, qui cherche une occasion de faire des affaires au Guyana, nous devrions être son premier port d’escale, » a dit le Britannique.

Un an après la découverte du pétrole en 2016, «la marine royale britannique a donné à 4 membres du personnel du Guyana un cours intensif d’une semaine sur la façon de protéger sa Zone Economqiue Exclusive » en faisant particulièrement attention aux blocs maritimes qui hébergent les ressources pétrolières.

 

Mision Verdad

Source: Mision Vierdad – Traduction: Françoise Lopez pour Bolivar Infos