L’ex président du Paraguay soupçonné de blanchiment d’argent

9 février 2022

Le bureau du procureur général du Paraguay a annoncé l’ouverture d’une enquête pour blanchiment d’argent présumé contre l’ancien président Horacio Cartes, suite à une plainte déposée par le ministre de l’Intérieur Arnaldo Giuzzio.

Le ministère public souligne sur son compte Twitter officiel que « concernant les déclarations de M. Arnaldo Giuzzio, ministre de l’Intérieur, lors d’une séance devant le Congrès, relatives à la commission d’actes punissables, une analyse technique a été effectuée le vendredi 4 février ».

Ils détaillent que cette analyse, soumise à la procureure générale de l’État, Sandra Quiñonez, a conduit à « l’ouverture d’une enquête pénale pour contrebande et blanchiment d’argent », sans faire directement allusion à l’ancien président paraguayen.

Pour mener à bien l’enquête, M. Quiñonez a nommé les procureurs Liliana Alcaraz et Osmar Legal, suite à l’analyse technique des documents réalisée par la Direction des délits économiques de cette entité.

L’ordre d’ouverture intervient après que Giuzzio a expliqué devant la Commission permanente du Congrès le système présumé utilisé par l’ancien chef d’État pour blanchir de l’argent ; une accusation qu’il avait auparavant formellement présentée au Secrétariat pour la prévention du blanchiment d’argent et d’actifs (Seprelad).

« Certains indices nous amènent à soupçonner qu’il a des procédés similaires au Panama, en Colombie et au Brésil. En fait, au Brésil, il y a une enquête ouverte dans laquelle Horacio Manuel Cartes Jara est accusé de faire partie d’une structure criminelle », a déclaré le chef du ministère de l’intérieur, faisant référence aux manœuvres de Cartes pour augmenter et cacher l’origine de sa richesse.

Il est également mentionné dans l’enquête journalistique internationale Pepeles de Pandora, qui dénonce des personnalités de différents domaines disposant de paradis fiscaux créés pour éviter de payer des impôts dans leurs pays respectifs. Cartes est lié à une société écran créée au Panama.

En ce qui concerne l’enquête, le vice-président paraguayen Hugo Velázquez a fait remarquer aux médias locaux que le bureau du procureur général n’avait pratiquement pas réussi à punir les éventuels délits liés au blanchiment d’argent, à la suite d’une réunion avec des représentants de Seprelad, du Secrétariat national anticorruption (Senac) et de la Commission nationale des valeurs mobilières (Comisión Nacional de Valores).

Pendant ce temps, la sénatrice Desirée Masi, du Parti démocratique progressiste (PDP), a confirmé l’existence d’une série d’accusations liées à ce prétendu parti pris contre le procureur général Quiñonez, qui pourrait être confronté à la destitution pour la deuxième fois, après avoir été blanchi d’une affaire similaire en mai 2020.

 

Source: Telesur – Traduction: Romain Migus