L’ex-commandant du groupe paramilitaire AUC révèle les liens entre le gouvernement colombien et les paramilitaires

8 septembre 2020

L’ancien commandant des Forces unies d’autodéfense de Colombie (AUC), Salvatore Mancuso, a publié une déclaration soulignant les liens entre l’actuel ambassadeur de Colombie aux États-Unis, Francisco Santos, et d’autres responsables proches de l’ancien président Álvaro Uribe, et le paramilitarisme.

Mancuso, dans une communication publiée ce week-end depuis sa prison, a déclaré qu’il avait été extradé parce qu’il avait raconté que « des fonctionnaires proches du gouvernement d’Álvaro Uribe, tels que Francisco Santos, l’actuel ambassadeur de Colombie aux États-Unis, José Miguel Narváez, directeur adjoint du Département administratif de sécurité (DAS), responsable de la mort de Jaime Garzón, et Pedro Juan Moreno, ami personnel et secrétaire du gouvernement régional d’Antioquia, étaient des personnes très proches des AUC ».

L’ancien chef paramilitaire qui se trouve dans le centre de détention du comté d’Irwin en Géorgie (USA) a également déclaré que sa comparution éventuelle devant la Commission de la vérité serait, entre autres, pour dire ce qu’il sait des intervenants et des commanditaires du projet paramilitaire qui a fait des milliers de morts en Colombie.

Les déclarations de Mancuso sont arrivées dans une lettre datée du 3 septembre à l’ancien ministre et conseiller du processus de paix Alvaro Leyva, dans laquelle il avertit que « le pays s’engage dans 50 ans de conflit en plus, nous assisterons à davantage de déplacements de population et de trafics de drogue, alimentés par des gouvernements indifférents ».

Mancuso dit dans sa lettre : « Je me souviens que lorsque j’ai dénoncé publiquement le réarmement de certains démobilisés et qu’ils m’ont traité de menteur, lorsque j’ai avoué que 35 % des membres du Congrès étaient des personnes soutenues par les AUC, ils m’ont traité comme un fou ».

« Lorsque j’ai parlé de la parapolitique qu’ils ont niée, j’ai révélé que j’étais la preuve vivante de ce que j’appelais alors le « paramilitarisme d’État », ils m’ont traité comme un idiot, ils ont utilisé des moyens coercitifs pour m’intimider, comme la torture, les menaces, la persécution judiciaire par des montages comme ceux que j’ai dénoncés publiquement et judiciairement, tout cela pour essayer de me faire taire », a-t-il ajouté dans sa lettre.

 

 

Source: Con El Mazo Dando – Traduction: Romain Migus