Le régime de Moreno cherche à empêcher la candidature des correistes en Équateur

23 septembre 2020

Le principal organe électoral équatorien va analyser la façon de procéder pour la candidature correiste, représentée par Andrés Arauz, à la présidence après la disqualification de Rafael Correa en tant que vice-président. Il a trois alternatives, dont une éventuelle disqualification de l’ensemble du binôme.

La présidente du Conseil national électoral (CNE), Diana Atamaint, l’a déclaré lundi lors d’une réunion avec la presse étrangère, soulignant que la décision sera basée sur des rapports juridiques, avec « un respect total de la loi et de la Constitution ».

Dans un processus de démocratie interne, Rafael Correa a été choisi comme candidat à la vice-présidence, une candidature qui a été rejetée par le CNE.

Atamaint a précisé que cette pré-candidature ne pouvait pas être qualifiée puisque Correa, qui se trouve en Belgique où il réside après avoir quitté le pouvoir en 2017, « n’a pas fait l’acceptation de manière personnelle et en présence, comme déterminé par les règlements ».

Trois options

Malgré le fait que l’organisation politique Centro Democrático (Liste 1), a annoncé la semaine dernière le remplacement de l’ancien président par le journaliste Carlos Rabascall, cette nouvelle situation n’a pas encore été officialisée devant le corps électoral.

« Cette organisation politique n’a pas encore présenté le remplacement de son première binôme qui a participé aux primaires », a déclaré le président du CNE.

Dans ces conditions, a-t-elle déclaré, « nous attendrons qu’ils présentent les documents d’enregistrement avant de prendre une décision ».

« Les rapports juridiques nous diront ce qu’il faut faire : si le binôme entier est rejeté, si la pré-candidature du vice-président est rejetée et quelles mesures correctives, le cas échéant, pourraient être prises ou si la candidature est définitivement écartée », a-t-elle déclaré.

La présidente du CNE a insisté sur le fait que chacune des options « aura une base juridique » sur laquelle « la plénière (de la CNE) devra se prononcer ».

Le 7 septembre, une cour de cassation de la Cour nationale de justice (CNJ) a rejeté un dernier appel déposé par Correa pour tenter de faire annuler la peine de prison dans l’affaire dite des « pots-de-vin 2012-2016 », qui enquêtait sur le crime de corruption dans le financement irrégulier du groupe politique de l’ancien gouverneur.

Avec cette décision, Correa a été disqualifié pour participer aux prochaines élections en tant que candidat à la vice-présidence.

Atamaint a déclaré que jusqu’à vendredi dernier, lorsque le processus d’enregistrement des candidats politiques a été officiellement ouvert, la plus haute instance électorale du pays avait compté 16 pré-candidatures à la présidence et 15 à la vice-présidence, après que la pré-candidature de Correa ait été rejetée.

Le CNE a officiellement convoqué les élections présidentielles et législatives pour le 7 février 2021, auxquelles plus de 13 millions d’électeurs devraient participer. Au total, 144 autorités seront élues

Budget électoral

La responsable du corps électoral a indiqué que l’institution qu’elle dirige continue à « travailler sur le budget avec le ministère des finances », a élororé un budget de 114 millions de dollars, qui comprend environ 2 millions de dollars en kits sanitaires pour préserver la santé des fonctionnaires et du personnel électoral et le renouvellement du matériel informatique.

Sur la base du Code de la démocratie en Équateur, qui a été soumis à un processus d’analyse et de réforme après une décennie en vigueur, M. Atamaint a déclaré que lors de ces élections, 15 % des têtes de liste seront des femmes, et 25 % des jeunes candidats.

En outre, il prévoit des débats obligatoires entre les candidats et des sanctions pour ceux qui ne respectent pas ce point, allant de 21 salaires de base unifiés (8 400 dollars) à 70 (28 000 dollars), ainsi qu’une éventuelle disqualification politique pour 2 à 4 ans.

Le CNE surveillera également la violence politique, comprise comme une agression verbale, physique ou psychologique contre un candidat ou un fonctionnaire en exercice, et garantira que l’entrée des électeurs, y compris des candidats, dans les centres de vote est limitée.

 

Source: El diario – Traduction: Romain Migus