Le président du Honduras accusé de narco-trafic

13 mars 2021

Rappelons que le frère du president hondurien, « Tony » Hernandez, est déjà jugé au États-Unis pour trafic de drogue. Le vénézuélien Juan Guaido, dont les liens avec les narco-trafiquants colombiens sont connus, avait, par le passé, félicité le président du Honduras pour « sa lutte contre la drogue ». Solidarité entre mafieux. Les 2 Rives

Le chef d’un clan de trafiquants de drogue au Honduras, Geovanny Fuentes, a déclaré aux procureurs étatsuniens qu’il avait soudoyé le président hondurien Juan Orlando Hernandez avec 250 000 $ en échange de sa protection.

Ce procès fédéral tenu à New York contre le trafiquant de drogue présumé a mis le président dans les cordes, alors qu’il nie toute implication.

Pendant ce temps, l’ancien chef du cartel Los Cachiros, Devis Leonel Rivera Maradiaga, a témoigné devant un procureur américain accusant le président hondurien, au pouvoir depuis 2014, d’avoir collaboré à l’entrée de la cocaïne aux États-Unis après avoir accepté des pots-de-vin de la part de narcotrafiquants, estimés à au moins 250 000 dollars en espèces, pour faire de Geovanny Fuentes un « intouchable » face aux autorités honduriennes.

Les paiements aux politiciens honduriens totalisent plus de 1,2 million de dollars. Au cours du troisième jour du procès de Fuentes, lorsqu’on lui a demandé si les Cachiros avaient soudoyé Juan Orlando, il a répondu par l’affirmative.

Selon l’accusé, l’argent a été donné en 2012, avant les primaires présidentielles, par l’intermédiaire de la sœur du président, Hilda Hernández, en échange d’une « protection pour que la police militaire et la police préventive ne nous capturent pas au Honduras ». En outre, le paiement comprenait une protection contre l’extradition des frères aux États-Unis et la possibilité pour le président de continuer à attribuer des contrats pour continuer à blanchir l’argent de la drogue.

Selon le témoignage de l’ancien capo en audience publique, le vice-président Ricardo Álvarez Aries, ainsi que d’autres personnalités politiques honduriennes, font également partie des personnes impliquées. Álvarez, qui était maire de Tegucigalpa à l’époque, aurait reçu 500 000 dollars en 2006.

Le président Hernández a nié à plusieurs reprises toute implication dans le trafic de drogue : « Comment croire les faux témoignages selon lesquels j’ai passé des accords avec des trafiquants de drogue, alors qu’il est prouvé que les Cachiros ont cherché un accord avec les États-Unis parce qu’il était impossible pour les criminels de passer un accord avec moi », a déclaré M. Hernández sur son compte twitter.

Pour le chef du gouvernement, les témoins du procès cherchent « la clé magique » pour alléger les peines, inventant des « sophismes » contre son administration. Il a également déclaré devant le Congrès que les accusations portées contre lui pourraient compromettre les efforts de sécurité conjoints entre Washington et Tegucigalpa contre le trafic de drogue.

À l’ouverture du procès contre le trafiquant, le procureur américain Jacob Gutwilling a déclaré que le président avait dit au principal accusé qu' »ils transporteraient tellement de cocaïne vers les États-Unis qu’ils mettraient la drogue dans le nez des gringos » et a averti que Hernández a été un fervent partenaire du trafic de drogue.

Plus d’un témoignage lie le président hondurien au narcotrafic, et même son ascension politique est liée au financement de ce fléau.

Pendant ce temps, Eylan Shulman, dans le cadre de la défense, a tenté d’écarter les témoins en amenant le jury à ne pas croire le témoignage de Rivera. « Le gouvernement américain a accepté de passer un marché avec ce démon… il ne faut jamais le croire. »

Néanmoins, les procureurs pensent que Hernandez et Fuentes ont agi en conspiration pour faire passer des tonnes de drogue, bien qu’ils ne l’aient pas formellement accusé.

Rivera a collaboré pendant deux ans avec la Drug Enforcement Administration américaine. (DEA) pendant deux ans, jusqu’à ce qu’il se rende aux autorités en 2015 et admette sa responsabilité dans la mort de 78 personnes.

Le président hondurien est un allié solide des États-Unis, ce qui fait des accusations portées contre lui un défi pour l’administration Biden, qui a promis de fournir des fonds pour faire face à la crise migratoire en Amérique centrale.

Hernandez se soustrait à la justice sous couvert de sa protection politique et restera en fonction jusqu’en 2022. Pour l’instant, les autorités américaines n’envisagent pas de demander son extradition et comptent le juger à l’issue de son mandat.

 

Source: Telesur – Traduction: Romain Migus