Le parlement équatorien enquête sur les exactions du ministre de l’intérieur durant la répression d’octobre 2019

24 novembre 2020

La session plénière de l’Assemblée nationale de l’Équateur est en session ce mardi pour examiner la a responsabilité de la ministre de l’intérieur, Maria Paula Romo, dans la répression gouvernementale d’octobre 2019.

La ministre, dont le domaine est chargé de « garantir la sécurité des citoyens et la coexistence sociale pacifique », a été accusée par trois législateurs de ne pas s’être acquittée de ses devoirs dans le cadre de sa fonction. Cette accusation fait référence au scénario des 11 jours de manifestations sociales qui se sont tenus du 3 au 13 octobre 2019, contre les mesures économiques ordonnées par l’exécutif national, en particulier la suppression des subventions aux carburants.

Plus précisément, Romo est tenu responsable de l’utilisation de bombes lacrymogènes périmées et de l’action de la police dans les centres qui ont accueilli les manifestants. L’accusation de convocation tardive d’un comité de protection des journalistes pendant les manifestations a également été abandonnée.

Les données du bureau du défenseur des droits équatorien ont révélé que dans le contexte du soulèvement, il y a eu un usage excessif de la force et au moins 11 morts violentes, 1 340 blessés et un nombre similaire de détenus.

Mardi, les parlementaires prendront connaissance du rapport rédigé par la Commission de contrôle et d’inspection politique, après avoir reçu et analysé les preuves d’accusations et de décharges au cours du processus.

La révocation de la minsitre ne pouvait être approuvée que par le vote d’au moins 91 membres de l’organe.

Romo aura un maximum de trois heures pour se défendre contre les accusations portées contre elle devant la plénière, lors d’une session qui se tiendra en ligne en raison de la pandémie de Covid-19.

La Fédération des étudiants universitaires de l’Equateur (FEUE) a publié lundi une déclaration exigeant le renvoi de Romo et demandant aux 137 membres de l’assemblée de sanctionner Romo.

L’organisation étudiante a également demandé la poursuite des enquêtes pour faire la lumière sur la mort des manifestants en octobre 2019, la distribution des hôpitaux aux législateurs, le détournement de fonds dans l’Institut de sécurité sociale de la police nationale et ses actions pendant l’urgence par Covid-19.

 

Source: Telesur – Traduction: Romain Migus