Le chef du Commandement Sud (SOUTHCOM), l’amiral Alvin Holsey, a été reçu par le président Javier Milei et le ministre de la Défense, Luis Petri. Selon l’ambassade des États-Unis en Argentine, cette visite vise à « renforcer les liens stratégiques ». Milei et Holsey devraient se rencontrer pour la deuxième fois à Usuahia, où l’officier militaire américain devrait être intégré à la mission dans l’enclave méridionale pour « la protection des voies maritimes vitales pour le commerce mondial ».
La base navale d’Ushuaia est située sur les rives du canal de Beagle. Cette installation, qui donne accès à des eaux profondes, est essentielle au contrôle des routes biocéaniques, à la connexion avec l’Antarctique et à la surveillance de la zone économique exclusive de l’Argentine. Selon des analystes comme Atilio Borón, , l’emplacement d’Ushuaia a suscité l’intérêt historique des États-Unis pour contrer l’influence de puissances comme la Chine dans la région.
L’avancée sur ce port s’ajoute à la pression exercée par Washington sur le canal de Panama, qui a été marqué en avril par la signature d’un protocole d’accord entre le secrétaire américain à la défense, Pete Hegseth, et le ministre panaméen de la sécurité, Frank Abrego, qui « rétablit la présence rotative » du personnel militaire américain dans trois bases au Panama (Sherman, Rodman et Howard) et permet aux navires militaires américains de naviguer « en premier et librement » à travers le canal.
En ce qui concerne l’itinéraire de M. Holsey, il a été reçu par le président argentin Javier Milei à la Casa Rosada et la visite officielle durera trois jours. Selon l’ambassade des États-Unis, l’objectif de la réunion est d’approfondir la coopération bilatérale en matière de défense et de sécurité régionale, en mettant l’accent sur la protection des routes maritimes stratégiques et la stabilité du cône sud.
Holsey, qui a pris le commandement du SOUTHCOM en novembre 2024, rencontrera également le ministre de la Défense, Luis Petri, et le président de l’état-major interarmées, Xavier Isaac. En outre, son agenda prévoit une visite à Ushuaia, où il inspectera la base navale argentine et évaluera sa capacité opérationnelle dans l’extrême sud du pays.
En ce qui concerne la visite du représentant du Pentagone en Argentine, M. Borón rappelle que, ces dernières années, Washington a fait pression pour empêcher la réalisation d’un projet argentino-chinois de construction d’une base à Rio Grande, près de l’Atlantique Sud, qui aurait permis de surveiller les activités britanniques dans les îles Malouines. Ce que les États-Unis entendent par « protection », c’est le contrôle absolu des routes maritimes« , affirme l’analyste, qui critique également l’acquisition par l’Argentine d’avions F-16, jugés »obsolètes » et inutiles face à un hypothétique conflit avec le Royaume-Uni.
Déjà en 2024, l’ancienne chef du Southern Command, Laura Richardson, avait été reçue à Ushuaia par Milei lui-même avec un drapeau américain qui avait flotté pendant de longues heures sur le mât de la base navale d’Usuahia et la fanfare navale avait joué l’hymne américain. Cette visite a été rappelée par la vice-présidente Victoria Villarruel le 2 avril, qui a célébré le soutien des États-Unis à la construction d’un « pôle logistique antarctique » pour faire de « l’Argentine la porte d’entrée de l’Antarctique » :
Il convient de noter que les États-Unis sont le principal allié politico-militaire de la Grande-Bretagne, une nation qui occupe illégalement les îles Malvinas au mépris de la répudiation de la quasi-totalité des nations du monde, et qui effectue depuis quelques années des exercices de guerre permanents sur ce territoire argentin.
Source: Telesur – Traduction: Romain Migus