La gestion sandiniste du Covid-19 – NICARAVOIX

Le Nicaragua a connu son premier cas de Covid-19 le 18 mars, et jusqu’au 11 mai, il n’y avait que 25 cas confirmés. Le ministère de la santé a réussi à repousser la transmission communautaire du virus pendant près de deux mois, en partie grâce à une processus de « contact tracing » (dispositif qui a pour objectif d’identifier et de rappeler toutes les personnes ayant été en contact proche avec un cas confirmé de Coronavirus pendant sa période de contagiosité et avant qu’il n’ait été confirmé) minutieuse et à une surveillance étroite de tous les contacts positifs au Covid. 

Les mesures de prévention, éducation, détection et confinement à aux aéroports et aux postes frontières ont également été admirables. Le système de suivi des personnes qui arrivaient par avions, par exemple, incluaient une mise en quarantaine et un appel par un médecin tous les deux jours. Lorsque le système de control du ministère de la santé soupçonnait qu’une personne venant d’un autre pays avait pu être en contact avec un cas positif, elle était suivie dans une installation gouvernementale et testée à plusieurs reprises. Ils ont également effectué des tests aléatoires sur le personnel et les patients dans les centres de santé et les hôpitaux afin d’exclure toute contagion communautaire.

Du 18 mars au 11 mai, les cas positifs étaient des personnes qui étaient déjà infectées au Nicaragua ou qui étaient entrées en contact avec elles. Ou même temps, quelque 470 personnes ayant été en contact avec les 25 cas positifs ont été testées et suivies.

Le 19 mai, le ministère de la santé comptait comme positifs non seulement les personnes ayant été testées positives, mais aussi celles présentant des symptômes de Covid. Le ministère de la santé a signalé un total de 279 cas probables sur les 470 cas suivis. La plupart de ces 279 cas étaient encore des personnes qui avaient été en contact avec les 25 premiers cas et qui étaient suivies dans un cadre hospitalier. Sur ce total de 279, 199 se sont rétablis, 17 sont morts et 63 étaient toujours porteurs du virus.

Au 26 mai, le nombre total de cas probables de Covid (personnes testées positives ou présentant les symptômes) s’élevait à 759 personnes. Sur ces 759 cas, 370 sont des personnes guéris, 35 sont décédées et 354 sont toujours actives.

Le Nicaragua est constamment attaqué par les États-Unis, l’opposition nicaraguayenne dirigée par les États-Unis et leurs nombreux médias locaux et internationaux. Récemment, ils ont utilisé la crise de Covid-19 pour développer un campagne féroce de “fake news”.

Le 2 avril, les médias d’opposition financés par les États-Unis, 100% Noticias, ont interviewé leur « médecin expert » Alvaro Ramirez qui a déclaré que d’ici le 10 mai, il y aurait plus de 23.000 décès dus à Covid.

 

Capture d'écran du rapport 100% Noticias extrait de Facebook
Capture d’écran du rapport 100% Noticias extrait de Facebook

 

En avril également, une série d’attaques émanants des médias grand public, à commencer par la BBC, ont accusé le Nicaragua de ne prendre « aucune mesure » face à la menace du virus, un mensonge puisque le Nicaragua a été le premier pays de la région à commencer à prendre des mesures pour empêcher la propagation du virus.

L’un des angles d’attaque actuels de l’opposition est l’augmentation rapide du nombre de Covid-19 du 11 au 26 mai.

Les chiffres ont augmenté de manière exponentielle au cours des deux dernières semaines, ce qui est normal avec le Covid-19. S’il y avait 25 cas le 10 mai, étant donné la croissance exponentielle de ce virus, les cas doublent tous les trois jours, on s’attendrait donc à 800 cas d’ici le 26 mai. Et il y a 759 cas.

Il est intéressant de constater que de nombreuses nations ont révisé leurs chiffres relatifs à Covid-19. La Chine, la France et l’Italie l’ont fait, et le Royaume-Uni a tardivement ajouté les décès dans les maisons de soins à son total (déjà élevé). À la mi-avril, New York a brusquement ajouté quelque 3 700 décès « présumés » de COVID-19 à son total de décès. Le New York Times a examiné les chiffres de l’Équateur et a conclu à une sous-estimation massive.

La Suisse compte environ un million d’habitants de plus que le Nicaragua. Ils ont eu près de 31.000 cas positifs de Covid-19 et 1648 décès. La Suisse est un pays beaucoup plus riche et a certainement plus de moyens pour s’occuper des gens que le deuxième pays le plus pauvre des Amériques.

Le fait est qu’il est injuste de tenir le Nicaragua à un standard plus élevé qu’ailleurs.

Le 25 mai, le Nicaragua a publié un Livre blanc détaillé sur ses actions et stratégies en relation avec le Covid-19.

Contrairement aux grands médias, le 12 mai, le Fonds monétaire international a reconnu le Nicaragua pour avoir adopté des mesures contre le Covid-19 le 30 janvier avec la formation de la Commission nationale interinstitutionnelle pour la détection précoce, les soins et la prévention du COVID-19, la préparation des hôpitaux et du personnel à la prévention, à la détection, au confinement et au traitement ainsi que l’échange d’expériences avec de nombreux pays et experts internationaux. Le FMI a évoqué des mesures préventives spéciales telles que la désinfection des écoles, des marchés et des transports ainsi que la promotion du lavage des mains, de l’éloignement et de l’utilisation appropriée des masques tout en « continuant à donner la priorité aux programmes visant à renforcer le filet de sécurité sociale, y compris la fourniture de colis alimentaires pour les familles vulnérables ».

Le Nicaragua sandiniste était un exemple pour les autres peuples dans les années 1980 et continue de l’être. S’il dispose d’un bon système de santé publique par rapport aux autres gouvernements de la région, c’est en partie parce qu’il consacre 21 % de son budget à la santé, alors que les autres nations (Costa Rica 3,2 %, Honduras 5,6 %, Panamá 8 %, Guatemala 8,9 %, Salvador 11,7 %) ont réduit leurs dépenses de santé et ont privatisé une grande partie de ce qui était leur système de santé publique au début des années 90.

 

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