La droite mexicaine lance un front anti-Lopez Obrador

14 octobre 2020

Front anti AMLO

Malgré le fait que le Front National Anti-Andrés Manuel López Obrador (FRENAAA) se soit présenté publiquement comme un front non partisan, le mouvement qui exige la démission du président du Mexique compte parmi ses dirigeants des militants des partis politiques d’opposition, des hommes d’affaires et des personnes liées à l’Église catholique.

Par exemple, à Guanajuato, l’avocat de l’archidiocèse de Léon est le chef du FRENAAA. De même, un militant du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) lié à l’ancien gouverneur du Oaxaca Ulises Ruiz Ortiz est le leader du mouvement au Tabasco. En outre, des hommes d’affaires du secteur de l’immobilier et des transports urbains représentent cette organisation dans la ville de Guadalajara et dans l’État de Nuevo León.

La liste des dirigeants du FRENAAA est composée de 56 noms et est disponible à la fois sur la page officielle de ce mouvement, ainsi que sur le portail Facebook du Congrès national des citoyens, une organisation présidée par l’homme d’affaires Gilberto Lozano, fondateur du Front.

Grâce à cette liste, les citoyens qui sont favorables à la démission de M. López Obrador peuvent faire des dons pour soutenir le sit-in que la FRENAAA organise au Zócalo de Mexico, dont le coût mensuel s’élève à 51 300 pesos (2 400 dollars américains), selon les estimations de la même organisation.

La liste ne comprend aucune des personnes qui ont publiquement reconnu leur affiliation au Front, comme Pedro Luis Martín Bringas, l’un des propriétaires des chaînes de supermarchés Soriana et La Comer.

Le site web du FRENAAA assure que ce front d’opposition est dirigé par 67 citoyens qui font partie de son conseil de direction. Cependant, seuls quatre de ses membres sont connus : Gilberto Lozano, qui était membre du conseil d’administration de Fomento Económico Mexicano (FEMSA), l’homme d’affaires Juan Bosco Abascal et les journalistes Pedro Ferriz de Con et Rafael Loret de Mola.

L’existence de la FRENAAA a été révélée en mars 2020, lorsqu’une vidéo contenant un message de Gilberto Lozano au président du Mexique a été mise en ligne sur les réseaux sociaux. Il s’y plaint à Lopez Obrador du manque de résultats de son gouvernement et l’exhorte à quitter ses fonctions.

« Je vous demande, si vous avez encore de la dignité, de présenter demain des résultats, et non des efforts. Nous espérons que vous avez la dignité de savoir que si le poste est trop grand pour vous, vous partirez, prendrez votre retraite et démissionnerez avec dignité », a-t-il déclaré.

Le 19 septembre, après plusieurs protestations dans certaines des principales villes du Mexique, un groupe de partisans de la FRENAAA a tenté d’organiser un sit-in dans le Zócalo pour exiger la démission de López Obrador de la présidence. Bien qu’on lui ait ensuite refusé l’accès à cette zone, ses dirigeants ont déposé une demande de protection qui leur a assuré qu’ils déplaceraient leur manifestation de l’Alameda Central à la Plaza de la Constitución, située devant le Palais national, où ils se trouvent encore aujourd’hui.

Cependant, le sit-in du FRENAAA a fait l’objet de critiques à plusieurs reprises, par exemple après qu’une vidéo a été viralisée sur les réseaux montrant comment plusieurs des tentes ont été détruites parce qu’elles étaient vides.

 

Source: Sputnik – Traduction: Romain Migus