Grève générale en Haïti

1 février 2021

La grève générale de deux jours lancée lundi en Haïti a paralysé les écoles, les magasins et les transports publics à Port-au-Prince (capitale) et dans d’autres villes.

Les articles de presse et les images diffusées par les réseaux sociaux montrent les artères de la capitale haïtienne pratiquement vides. Dans certaines des routes, on peut voir des barricades, tandis que dans un secteur du sud de la ville, des manifestations ont été signalées.

La mobilisation appelée par les syndicats de l’éducation, des chauffeurs et des travailleurs du textile vise à attirer l’attention sur l’insécurité qui règne dans le pays et à exiger des compensations pour les victimes de la violence.

Ils dénoncent notamment l’augmentation des enlèvements, commis par des bandes criminelles à des fins d’extorsion. Selon les médias locaux, plus d’un millier de cas se sont produits depuis la mi-2020 jusqu’à ce jour.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a mis en garde contre la menace que ces incidents font peser sur la vie des mineurs, qui sont très souvent leurs victimes. Du 1er septembre au 15 janvier de cette année, au moins un enfant est mort et 15 enfants ont été kidnappés contre rançon.

D’autre part, la grève générale s’inscrit dans le cadre de la mobilisation nationale pour obliger le président Jovenel Moïse à quitter ses fonctions le 7 février, date à laquelle l’opposition haïtienne rappelle que son mandat constitutionnel prend fin.

Lundi, le Barreau haïtien a publié une résolution indiquant que le mandat de Moïse prend fin le 7 février, cinquième anniversaire des élections, et non en 2022, comme le prétend le chef de l’État à partir de la date de sa prestation de serment.

Une vingtaine de juristes ont signé le document, qui a également statué que le Conseil électoral provisoire nommé par le Président n’a aucune légitimité pour organiser les prochaines élections.

Les partis et organisations d’opposition ont appelé à une grève générale de trois jours pour forcer le président à quitter ses fonctions.

 

Source: Telesur – Traduction: Romain Migus